Tu vas me manquer, copain !

Mon cher Guillaume,

Hier encore, j’écoutais ma boite vocale et je retombais sur un de tes messages reçu le jour de mon anniv à minuit et quelques. Quel plaisir d’entendre ta voix enjouée, cette voix qui prenait de mes nouvelles, de nos nouvelles chaque mois et bien souvent chaque semaine. On forme une belle bande de bras cassés, et même si tu t’en rendais pas compte, t’en étais le noyau, en nous tenant comme ça en contact aussi souvent que possible, et c’est grâce à toi si on est aussi soudés. Je me souviens à ce propos, qu’en regardant une dernière fois le lycée avant de partir du lycée on se disait avec Victor « On se perdra peut-être tous de vue mais Guillaume lui il lâchera jamais le grappin » et c’est ce que t’as fait, tu l’as pas lâché. Tu pensais partir sans embêter personne ben c’est raté, j’ai eu tellement peur de pas pouvoir venir te dire au revoir que j’ai cru que c’était encore un de tes coups pour me casser les couilles comme d’habitude : rappelle-toi comme tu m’as littéralement latté les couilles à coup de pieds à deux reprises, pour la raison évidente que j’étais chiant, parce que je suis ton pote et je t’aimais, t’as même fait croire alors que je draguais Lisa que j’en avais qu’une seule. C’était des bons moments. Non, là où je t’en veux le plus, c’est de partir en laissant en plan nos projets, sans y avoir réellement renoncé, nos randos, nos voyages, cette villa dont tu imaginais les plans pour qu’on y vive tous ensemble, cet hydravion que tu voulais acheter une fois devenu riche et célèbre pour nous balader, cette bibliothèque dont tu voulais remplacer les livres par des acteurs déguisés en livre, ou celle du CDI dont on voulait pervertir les bouquins d’images débiles. Ce film sur le Cantina band, tes idées de séries… Notre plan pour dominer le monde et je pourrai pas le faire sans toi, mais surtout de devenir une bande de petits vieux et faire chier les jeunes. Pour tout ça tu fais chier et j’aimerais bien te le rendre pour t’entendre dire une dernière fois « t’es trop chiant Ossian » Et en même temps tu nous as tellement donné, ton amour, ta musique, tes sculptures douteuses et tes dessins qui faisaient mouche. Et t’es parti avec la délicatesse qui t’es propre et je te remercie d’avoir dit au revoir, on aimerait en savoir plus, on était tous tes confidents de manière différente et j’espère qu’ensemble on pourra comprendre mieux tout ça, parce que t’as décider d’arrêter ton histoire, mais voilà on est réunis ici privés de la suite. J’espère que tu lui avais trouvé un sens comme tu trouvais une morale aux épisodes de My little pony. J’aime bien penser que c’est une comédie romantique, qui commence dans une partie de foot sur une plage de St Domingue, et qui se nourrit d’amitié, de fête quand on t’a rencontré au lycée, et de succès comme quand tu montais sur scène et qu’on t’applaudissait, ou que tu nous racontais pour la 10e fois la même vanne et qu’on riait quand même. Tu vas me manquer copain, à nous tous.

Je t’aime, au revoir.

Ossian