LEXIQUE DU RATAPENTE
(1) Une « vache » est un atterrissage d’urgence, hors des espaces prévus à cet effet, sous l’effet de vents contraires ou autres péripéties aéronautiques qui nous empêchent d’atteindre le point initialement visé.
(2) Vent de Q : le parapente comme tous les aéronefs du monde est soumis aux mêmes lois aéronautiques : on décolle et on atterrit vent de face (et pas vent de Q), sans quoi la vitesse du vent s’ajoute à la vitesse de l’engin. Exemple : il y a 10 km de vent, on vole à 30 km/h, donc vent de face on va avancer à 30 – 10 = 20 km/h. Vent de Q : 30 + 10 = 40 km/m. Essayez pour voir de vous jeter à vélo dans une pente à 40 km/h… ça frotte un peu à l’arrivée !
(3) Faire le plein : monter au plus haut du thermique pour avoir le maximum d’altitude afin de pouvoir transiter le plus loin possible, à la recherche du thermique suivant ou du sommet convoité… et recommencer sans modération !
(4) Pompe = ascendance = masse d'air plus chaude que l'air environnant et donc qui monte. Le contraire est une descendance (ou dégueulante quand ça descend trop fort à notre goût).
(5) ça va faire : expression courante chez nous. On peut aussi la décliner de plusieurs manières : "Tu crois qu'ça fait ? Ca fait ? Ca fait pas ? J'crois qu'ça va faire ! Ouais, ça va p't'être faire !
(5bis) Plafond = la base des nuages, c’est l’altitude maximum à laquelle on peut monter, vu qu’il est interdit d’aller dans les nuages. Y’en a toujours qui vont dans les nuages, mais c’est du genre risqué car on ne voit rien et on risque fort de se retrouver nez-à-nez avec un autre qui n’a pas respecté l’interdiction, ou avec un sommet car on ne sait jamais si on va droit ou pas dans un nuage, sauf si on est muni d’une boussole, mais normalement on n’a pas besoin de se munir d’une boussole puisque c’est interdit… et dangereux… d’aller dans les nuages (CQFD).
On dit aussi « faire un plafond » ou faire un « plaf ».
(6) Zéroter : ne pas monter, ni descendre, le variomètre indiquant 0. Se dit aussi lorsqu’on monte peu et qu'on reperd ce qu'on vient de gagner et qu’ainsi on reste à peu près à la même altitude.
(7) Se refaire (une beauté, une santé…) en parapente, c’est surtout regagner l’altitude qu’on vient de perdre. C'est aussi quand, alors qu'on se croyait perdu et prêt à se vacher, on trouve la pompe salvatrice qui vous ramène dans les nimbes.
(8) Se faire enterrer (en parapente, ce ne peut être en grandes pompes – voir note 4 - car dans ce cas-là, on ne se ferait pas enterrer) : quand les brises et les thermiques décident de vous envoyer non vers le haut mais vers le bas. On dit aussi aller au tapis, aller au tas, faire une luge, faire un plouf, faire un tas !
(9) Inversion (couche d’) : la météo fonctionne avec quelques lois physiques simples. Par exemple, plus tu montes en altitude, plus la masse d’air se refroidit ; l’air chaud monte... C’est pour ça qu’on arrive à remonter en parapente. On profite des ascendances, c’est-à-dire des bulles d’air plus chaud qui s’élèvent parce qu’elles se trouvent dans un air ambiant plus froid. Une couche inversion est une couche d’air plus chaud ; elle fonctionne comme un couvercle et bloque tout ce qui est en dessous (les thermiques – donc les parapentistes - mais aussi les gaz polluants, les fumées Vous avez déjà dû voir et sentir ce phénomène qui arrive de plus en plus fréquemment dans nos villes.
(10) Sous le vent : quand un vent ou une brise arrive sur un obstacle, genre montagne, il glisse dessus et s’élève. Du côté d’où vient le vent – dans le vent – le flux est régulier, mais de l’autre côté – sous le vent – il se forme de fortes turbulences, proportionnelles à la vitesse du vent. Il est fortement déconseillé d’aller traîner dans les thermiques sous le vents, car s’ils sont plus forts, ils sont aussi agrémentés de turbulences, de cisaillements… et peuvent nous mettre au tapis.
(11) Sortir du bocal : il vous suffit d’imaginer un poisson rouge qui tourne interminablement dans son bocal pour comprendre l’expression utilisée ici. Certains préfèrent l’image de la baleine à bosse qui explore les océans plutôt que celle du poisson rouge dans son bocal.
(12) soaring (faire du) : c’est le fait de voler dans l’ascendance dynamique créée par le vent qui remonte en arrivant sur un obstacle. En tournant successivement à droite puis à gauche, on reste ainsi devant le relief et dans la « vague ». De cette manière, on ne perd aucune altitude et on peut voler longtemps (ça finit par devenir ennuyeux à la longue mais c’est très pratique quand on a besoin de faire des réglages. C'est aussi très sympa si on peut se reposer au décollage).