La queue basse

LA QUEUE BASSE

Je n’écris pas souvent d’articles sur mon blog car je ne le fais que quand je réagis fortement à l’actualité. La dernière fois, c’était quand Natacha Polony racontait n’importe quoi quant aux résultats de l’enquête Pisa. Cette fois-ci, c’est à l’annonce du retrait de Benjamin Griveaux à la candidature pour la mairie de Paris. Et là, honnêtement j’ai éclaté de rire, pour deux raisons ; la première, j’imagine ce trou du cul en train de se branler et d’envoyer la vidéo à je ne sais quelle femme à l’autre bout du monde. Bon, je sais, ça doit être excitant de se secouer la nouille devant une inconnue (quoique…). J’imagine la stupeur de sa femme lui disant « Tu sais mon chéri, si tu m’avais dit que tu aimais ça ! Je pourrais même te faire d’autres choses, mais je te croyais si… prude ! »

La deuxième, c’est quand je vois la réaction de la classe politique, en totalité : « Une atteinte à la démocratie ! » Rien que ça ! La seule qui pour une fois a raconté autre chose que des conneries, c’est Marine la Peine qui a dit : « Moi, je pense à sa femme et à ses enfants ! » Yes, j’imagine sans Pen la situation, au soir de la Saint-Valentin : « Maman, pourquoi papa a décidé de ne plus se présenter à la mairie de Paris ?

- Mes chéris, vous savez, la vie des adultes est compliquée. Votre papa et moi nous nous aimons très fort mais il y a des fois où c’est plus compliqué. Si vous faisiez de la voile, vous comprendriez l’expression l’appel du large…

- Maman, à l’école, il y a des enfants qui nous ont dit que papa montrait son zizi à la télé.

- Mes chéris, ce n’est pas possible car votre papa n’a pas de couilles. A part raconter des sornettes de politicien qui ne sont que des mensonges, il en serait bien incapable. En tout cas, moi, je ne les ai jamais vues ! »

Bon, là, désolé, je délire. Revenons à la réalité. Je suis d’accord avec l’idée de préserver la vie privée qui ne regarde que nous, sauf qu’à partir du moment où on commence à diffuser sur des réseaux sociaux, ça commence à devenir public.

J’aurais aimé que la classe politique s’émeuve aussi virulemment bien avant cela sur d’autres cas qui portent atteinte à la démocratie : des ados qui se suicident car ils sont harcelés sur internet, des femmes qui meurent sous les coups de leur compagnon alors qu’elles ont déjà fait un signalement à la police, toutes les femmes agressées sexuellement par leur entraîneur, leur coach, leur patron… tous ceux qui crèvent de faim parce qu’ils n’ont pas assez pour terminer le mois…

Il est étonnant de remarquer que les politiciens parlent de démocratie quand ils sont directement concernés alors que la démocratie c’est eux, c’est ce qu’ils sont, ce qu’ils font ! Fumiers !

Griveaux n’est qu’un petit con qui n’a que ce qu’il mérite. Comment un mec qui brigue la plus importante mairie de France avec en toile de fond l’idée d’être un jour président n’a pas un filtre à un moment qui lui dit « : ça, tu devrais pas ! » Comme tous les politiques, il est en dehors du temps et de la vie réelle. Leur soif de pouvoir leur fait croire qu’ils ont… tous les pouvoirs.

Heureusement, la vie réelle les rattrape de temps en temps comme tous ces gens qui meurent stupidement dans la rue, parce qu’ils ont croisé la mauvaise personne au mauvais moment. Je ne pleurerai pas son départ mais ça ne changera pas grand-chose. Il sera remplacé par un autre petit con (ou une autre petite conne) qui lui-même ou elle-même sera rattrapée par une autre affaire ; sexe, corruption, abus de pouvoir, détournement de fonds, harcèlement… Une affaire n’est même pas terminée qu’une autre lui succède. On y est tellement habitué que rien ne nous étonne plus et qu’on arrive même à leur trouver des excuses, voire à les comprendre ou à leur pardonner. N’est-ce pas messieurs Fillon, Woerth… Et je ne parle pas du feuilleton Balkany qui occupe les écrans depuis tant de semaines. Pauvre chéri ! Il était si mal qu’on a dû le libérer pour qu’il puisse se faire soigner. Il y a combien de prisonniers en France qui mériteraient d’être libérés pour raison de santé ? Et l’autre pouf ! Elle prend deux ans mais sans mandat de dépôt pour raison de santé. Et depuis elle fait la belle à la mairie de Levallois-Perret, apparemment en pleine forme. Moi, je te foutrais tout ça au trou !

Il y a longtemps que la démocratie est morte en France. Moi, je ne vote plus, car voter pour choisir entre deux guignols, au bout du bout, il reste toujours un guignol.