AU-DESSUS DES NUAGES !
Samedi 10 juillet
Samedi 10 juillet
Je suis dans les Vosges, avec mon pote Pascal ; je suis venu passer le week-end pour affiner mes sensations de pilotage avec ma nouvelle Usport et surtout installer une sellette profilée (on dit aussi cocon) dont je viens juste de faire l’acquisition. Jusqu’à présent, ça ne me disait pas trop, mais les grands froids de ce printemps et les conseils avisés de plusieurs personnes m’ont poussé à changer. C’était le moment d’ailleurs, d’autant que la vieille sellette commençait à être usée, surtout dessous, à force de me poser sur le derrière (et puis voler avec une ferrari et garder son vieux coussin usé, ce serait dommage). La sellette cocon enveloppe complètement les jambes, évite un certain nombre de turbulences dues à tout ce qui pendouille et diminue fortement les déperditions de chaleur.
Je suis dans les Vosges, avec mon pote Pascal ; je suis venu passer le week-end pour affiner mes sensations de pilotage avec ma nouvelle Usport et surtout installer une sellette profilée (on dit aussi cocon) dont je viens juste de faire l’acquisition. Jusqu’à présent, ça ne me disait pas trop, mais les grands froids de ce printemps et les conseils avisés de plusieurs personnes m’ont poussé à changer. C’était le moment d’ailleurs, d’autant que la vieille sellette commençait à être usée, surtout dessous, à force de me poser sur le derrière (et puis voler avec une ferrari et garder son vieux coussin usé, ce serait dommage). La sellette cocon enveloppe complètement les jambes, évite un certain nombre de turbulences dues à tout ce qui pendouille et diminue fortement les déperditions de chaleur.
On arrive assez tôt au Ballon d’Alsace. Le vent est de face à la Bérésina, c’est donc de là qu’on va décoller. Je m’élance, un peu gêné par cette nouvelle sellette. Comme je n’arrive pas à glisser les jambes dedans, je suis obligé de m’aider d’une main. En fait, elle est réglée trop courte et je suis un peu à l’étroit. Ce n’est pas bien méchant et après quelques minutes de soaring (12) sur la crête, on se repose au décollage du sommet. Je détends un peu les sangles intérieures. J’en profite pour enlever une couche de vêtements car je suis en nage.
On arrive assez tôt au Ballon d’Alsace. Le vent est de face à la Bérésina, c’est donc de là qu’on va décoller. Je m’élance, un peu gêné par cette nouvelle sellette. Comme je n’arrive pas à glisser les jambes dedans, je suis obligé de m’aider d’une main. En fait, elle est réglée trop courte et je suis un peu à l’étroit. Ce n’est pas bien méchant et après quelques minutes de soaring (12) sur la crête, on se repose au décollage du sommet. Je détends un peu les sangles intérieures. J’en profite pour enlever une couche de vêtements car je suis en nage.
On repart. Des promeneurs nous observent nous amuser comme des choucas qui virevoltent sur un sommet. Un passage nuageux fait son apparition mais concentré à l’essai de la nouvelle sellette, je ne le remarque pas et je me fais piéger, car je me suis engagé assez loin vers le sud et quand la convection s’arrête d’un coup, je me retrouve direct en bas. Je me pose donc à l’Hinteralfeld. Je remonte en stop et rejoins pascal qui s’est reposé aussi à la Bérésina. Alex est arrivé et décolle comme il est dans la vie, en claquettes, sans casque… Sont fous ces jeunes ! Pascal le suit et comble de malchance, c’est lui qui se fait enterrer. Je regarde Alex qui bataille derrière le Rundkopf. C’est beaucoup plus « petit » que lorsqu’on est arrivé et plusieurs ailes sont déjà allées au tas.
On repart. Des promeneurs nous observent nous amuser comme des choucas qui virevoltent sur un sommet. Un passage nuageux fait son apparition mais concentré à l’essai de la nouvelle sellette, je ne le remarque pas et je me fais piéger, car je me suis engagé assez loin vers le sud et quand la convection s’arrête d’un coup, je me retrouve direct en bas. Je me pose donc à l’Hinteralfeld. Je remonte en stop et rejoins pascal qui s’est reposé aussi à la Bérésina. Alex est arrivé et décolle comme il est dans la vie, en claquettes, sans casque… Sont fous ces jeunes ! Pascal le suit et comble de malchance, c’est lui qui se fait enterrer. Je regarde Alex qui bataille derrière le Rundkopf. C’est beaucoup plus « petit » que lorsqu’on est arrivé et plusieurs ailes sont déjà allées au tas.
J’y vais quand même, au pire, y’aura qu’à tendre le pouce à nouveau. Je bataille à mon tour pour ne pas me faire enterrer et reste un moment sous le vent du Rundkopf. Ça bouge beaucoup mais ça ne me permet pas vraiment de monter. Je passe alors derrière et longe l’arête qui conduit jusqu’à la pompe des cascades. C’est toujours aussi petit. Alex me rejoint et tout à coup, je le vois s’élever à toute vitesse. Ça y est, ça pompe. Il me faudra 10 bonnes minutes d’allers et retours avant de la trouver moi aussi : c’est l’ascenseur. En peu de temps, je suis au plafond, à 2200 m, sous la base des nuages. Et là, c’est un grand moment de bonheur, ça monte de partout. Un planeur me rejoint et grâce à sa finesse part directement sur le nuage suivant. Pour éviter de passer complètement dans le nuage, je reste à la marge, dans les barbules. Je suis en T-shirt et il fait bon, à peine frais. Je profite longtemps de cette sensation de glissade feutrée, avec le seul bruit du vent. Je glisse de barbule en barbule, je pénètre de courts instants dans cette masse cotonneuse. C’est comme si… je volais !!! Si, si !!! Mon seul regret est de ne pas pouvoir en faire profiter quelqu’un d’autre. Pascal m’appelle à la radio pour me dire qu’à la Bérésina, ça ne décolle plus, qu’ils vont à la ferme auberge. Je les y rejoindrai un bon moment plus tard, après avoir fait un tour au-dessus des Plaines et je me poserai juste en face de la ferme. La bière sera bonne !
J’y vais quand même, au pire, y’aura qu’à tendre le pouce à nouveau. Je bataille à mon tour pour ne pas me faire enterrer et reste un moment sous le vent du Rundkopf. Ça bouge beaucoup mais ça ne me permet pas vraiment de monter. Je passe alors derrière et longe l’arête qui conduit jusqu’à la pompe des cascades. C’est toujours aussi petit. Alex me rejoint et tout à coup, je le vois s’élever à toute vitesse. Ça y est, ça pompe. Il me faudra 10 bonnes minutes d’allers et retours avant de la trouver moi aussi : c’est l’ascenseur. En peu de temps, je suis au plafond, à 2200 m, sous la base des nuages. Et là, c’est un grand moment de bonheur, ça monte de partout. Un planeur me rejoint et grâce à sa finesse part directement sur le nuage suivant. Pour éviter de passer complètement dans le nuage, je reste à la marge, dans les barbules. Je suis en T-shirt et il fait bon, à peine frais. Je profite longtemps de cette sensation de glissade feutrée, avec le seul bruit du vent. Je glisse de barbule en barbule, je pénètre de courts instants dans cette masse cotonneuse. C’est comme si… je volais !!! Si, si !!! Mon seul regret est de ne pas pouvoir en faire profiter quelqu’un d’autre. Pascal m’appelle à la radio pour me dire qu’à la Bérésina, ça ne décolle plus, qu’ils vont à la ferme auberge. Je les y rejoindrai un bon moment plus tard, après avoir fait un tour au-dessus des Plaines et je me poserai juste en face de la ferme. La bière sera bonne !
(12) soaring (faire du) : c’est le fait de voler dans l’ascendance dynamique créée par le vent qui remonte en arrivant sur un obstacle. En tournant successivement à droite puis à gauche, on reste ainsi devant le relief et dans la « vague ». De cette manière, on ne perd aucune altitude et on peut voler longtemps (ça finit par devenir ennuyeux à la longue mais c’est très pratique quand on a besoin de faire des réglages. C'est aussi très sympa si on peut se reposer au décollage).
(12) soaring (faire du) : c’est le fait de voler dans l’ascendance dynamique créée par le vent qui remonte en arrivant sur un obstacle. En tournant successivement à droite puis à gauche, on reste ainsi devant le relief et dans la « vague ». De cette manière, on ne perd aucune altitude et on peut voler longtemps (ça finit par devenir ennuyeux à la longue mais c’est très pratique quand on a besoin de faire des réglages. C'est aussi très sympa si on peut se reposer au décollage).