Ô SECOURS !

Eh bien non, ce n’est pas ce que vous croyez ! J’ai bien de nouveau tiré le secours, mais depuis une tyrolienne, histoire d’assurer des automatismes, au cas où ! On était 8, encadrés par des spécialistes et avec 100% d’ouvertures réussies, c’est plutôt rassurant, même pour des parachutes qui ont été pliés il y a plusieurs années. Avant de terminer par un pliage dans les règles, et avant de remonter une deuxième fois sur la tyrolienne, on s’est contenté d’un pliage rapide, vite fait mais bien fait. En respectant quelques règles simples, ça ouvre à tous les coups (sauf si on est trop près du sol, mais ça vous le saviez déjà). Ça nous a permis aussi de vérifier 2 ou 3 petites choses : que le secours n’était attaché que sur une moitié pour l’un de nous, qu’il ne faut pas oublier de lâcher la poignée sinon ça met beaucoup de temps à ouvrir (ou même pas du tout) pour un autre, que le montage de mon propre secours sur le biplace risquait fort, peut-être pas de m’arracher un bras, mais de laisser quelques traces cuisantes (c’est réglé, vous pouvez venir).

Cette petite formation (que j’avais prévue avant de me mettre par terre) nous a permis de désacraliser le pliage. Beaucoup de parapentistes n’osent pas le faire de peur de se tromper et les secours restent fermés pendant des années, avec le risque de ne pas s’ouvrir. Pourtant, ça peut vraiment nous sauver la vie.

Samedi dernier (22 mai), vent de nord est sur Annecy et conditions très turbulentes car nous sommes sous le vent (voir la note 10 dans le lexique) des dents de Lanfon. Au moment où j’arrive, 2 voiles se percutent, 2 secours s’ouvrent aussitôt... A la radio on apprend qu’un pilote s’est cassé le pied, l’autre n’a rien. Les secours sont prévenus, l’hélico arrivera 10 mn plus tard. Il y avait vraiment beaucoup de monde en l’air et comme ça ne monte pas beaucoup, tout le monde est devant le décollage.

Plus le temps passe, plus le nombre de parapentes augmente dans la grappe, et ça craint un maximum. A plusieurs reprises (et je ne dois pas être le seul), je me retrouve nez à nez avec une autre aile. Je dois enfoncer une commande très rapidement pour l’éviter… si à ce moment là j’ai une autre aile juste derrière moi, c’est le crash assuré ! Je deviens un peu nerveux et décide de me sauver derrière. Mais comme ça ne monte pas, je me retrouve très bas et j’ai beaucoup de mal à revenir, juste à la limite de la crête. Ça me vaudra un plouf et j’en serai quitte pour refaire du stop.

De toute façon j’aime mieux ça que de frotter mes suspentes sur une autre aile. J’appends aujourd’hui que l’hélico est sorti 6 fois ce jour-là. Je crois que je n’irai plus voler à Planfait les jours de nord est. Durant nos petites manœuvres de secours, on a un spectateur qui boite et qui a du mal à se déplacer. Je lui demande si c’est en parapente. Il me répond qu’il a fait partie des 6 secourus par l’hélico la semaine dernière. Il s’est crashé dans le pierrier sous le Lanfon : 1 côte cassée et une luxation de la hanche. Bon, je n’irai plus voler par nord est.