(BI)PLACE AVEC VUE SUR LAC

Faire voler les autres est toujours un grand plaisir. Aujourd’hui, ce sera avec Juliette et Jérémy, les loulous de nos amis Jean-Marc et Christine, des Belfortains connus en République Dominicaine (si, si, le mondepti).

Après le petit stress d’usage pour les passagers (vite dissipé dès que les pieds ont quitté le sol) et le top concentration du pilote (grosse responsabilité car emmener dans les airs les enfants des copains ne supporte aucune erreur), le paysage se déroule magnifique, sous nos yeux. Voler depuis le col de la Forclaz, avec le lac et Annecy dans le fond est certainement un des plus beaux vols de découverte en parapente.

(cliché de Jean-Marc Orsat - d'autres vues dans la rubrique "ALBUMS PHOTOS / AU GRE DES VOLS")

Le premier vol avec Juliette est tranquille et tout doux car les thermiques n’ont pas encore mis les gaz. C'est aussi un vol sans autre musique que celle du vent car j'ai oublié mes instruments, variomètre, GPS et radio. Pas le bip bip habituel qui m'indique si je monte ou pas. Qu'à cela ne tienne, on se contentera des sensations dans la sellette ou les commandes, dans le relief qui monte ou qui descend. Ce n'est pas désagréable non plus, au contraire. La musique du vent est divine, elle vaut tous les top 50 du monde.

J’ai assuré avec 10 litres de lest, car avec les 30 kgs tout mouillés de Juliette, on est tout en bas de la PTV – poids total volant – de mon bi de 40 m²). Je sens tout de suite que la demoiselle est à l’aise (au ton de sa voix, mes chers zamilecteurs). Je lui montre d’où on a décollé, où on va atterrir. On se balade tranquillement le long du relief, on va faire un petit tour au-dessus du lac qu’on ne se lasse d’admirer, on regarde passer d’autres parapentes… et on se pose 30 minutes plus tard, tout tranquillement.

Le second vol avec Jérémy est nettement plus fort. Déjà au décollage car il y a du vent, je dois m’y reprendre à deux fois et décoller face à la voile (le régulateur* vient me voir et me conseille d’être prudent, voire d’attendre encore que ça se calme). J’ai toujours le lest de 10 litres car plus on est lourd, plus vite on peut aller et donc lutter contre la force du vent. Ça monte tout de suite et cette fois-ci, le bip bip de mon vario donne de la voix (hé, je ne vais quand même pas oublier mon matos à chaque fois !). L’air n’est cependant pas agité même si on sent qu’il y a du vent ; mon GPS m’indique par moments 60 km/h (vitesse sol). On va essayer de rester en l’air suffisamment pour que Jean-Marc qui redescend la voiture puisse assister à l’atterro. Je n’y arriverai malheureusement pas car je me suis trop avancé vers le lac et avec le vent qui rentre fort, je préfère ne pas insister. De même, je montre à Jérémy ce qui nous entoure, il y a du monde partout, c’est beau et coloré. Comme sa sœur, il est calme et ouvre des yeux tout ronds devant la beauté du paysage. Après ¾ d’heure de vol, on se pose à la verticale et pour éviter d’être traîné en arrière, je relève les mains au dernier moment, me retourne rapidement et affale la voile d’un coup sec. L’avantage de voler avec des poids plume, c’est que le pilote est le premier posé, facile pour la maîtrise de la voile. C’est pareil pour le décollage, la voile n’est pas encore au-dessus de nos têtes que les passagers ne touchent déjà plus le sol. Seul inconvénient, en vol, ils bouchent complètement l’horizon. Bon, avec quelques contorsions, on finit par voir la route.

* Au col de la Forclaz, les professionnels du parapente se sont regroupés pour financer un régulateur. C’est une personne dont la mission consiste à organiser le décollage des écoles, des biplaceurs et des amateurs. Y’a du boulot, car quand il fait beau, il peut y avoir jusqu’à 700 ou 800 décollages par jour, avec pas mal de gugusses qui se mettent n’importe où, qui monopolisent la place pendant une heure car ils ne savent pas décoller…