VOLER AVEC UN AIGLE

Le printemps a été particulièrement précoce cette année. Une météo favorable et des conditions exceptionnelles nous ont permis de commencer très tôt les vols en parapente. L’année dernière, j’avais eu l’occasion d’apercevoir des aigles à plusieurs reprises, mais d’assez loin. Cette année, le début de saison a coïncidé avec les premiers « pas » des aigles nés ce printemps. C’est ainsi que j’ai eu l’occasion de les approcher de beaucoup plus près, de croiser leur route ou d’enrouler avec eux quelques tours de thermiques.

Habitués à partager l’espace aérien avec nous dès leurs premiers vols, les jeunes aigles, qui se reconnaissent aux taches blanches sur les ailes, s’ils ne manifestent aucun signe de nervosité ni d’agressivité (tout du moins dans le secteur juste au dessus du lac d’Annecy, où l’on peut voir par beau temps jusqu’à plus de cent ailes en l’air), nous ignorent la plupart du temps et s’éloignent toujours très rapidement. Plus en profondeur dans le massif, ils sont beaucoup plus farouches car beaucoup moins en contact avec les parapentes. J’y ai eu plusieurs fois la démonstration de vols en festons (brusques piqués ailes repliées, suivis de remontées tout aussi verticales), témoignage de la défense de leur territoire.

La rencontre avec un aigle est toujours un moment magique où le temps semble se figer. Partager quelques instants de vol avec cet oiseau majestueux est un rare privilège.