Le Gnô
Extrait :
Je n’en croyais pas mes yeux. Le spectacle qui se déroulait sous mes yeux était hallucinant : mon mari, l’homme que j’avais épousé il y a un peu plus de dix ans, celui qui m’avait donné deux enfants était là, allongé sur les genoux de sa mère, torse nu et l’air béat. Il souriait les yeux mi-clos pendant que sa maman lui frottait le dos d’une main, l’autre lui caressant les cheveux. Il ne me vit pas mais la vieille, elle, plongea son regard dans le mien, l’air de dire : « tu vois, moi, je sais en prendre soin de mon fils… comme quand il était petit !»
J’eus envie de hurler mais me retins. Je détournai les yeux et m’enfuis silencieusement. Je me remémorai quelques scènes anciennes auxquelles je n’avais pas fait attention jusque-là. J’avais toujours trouvé étrange cette habitude qu’avait ma belle-mère de poser une main sur la cuisse de son fils lorsqu’ils étaient assis l’un à côté de l’autre. De même, lorsque nous partions en voiture, le siège avant lui était réservé : « tu comprends, il y a plus de place pour ses jambes, et puis elle peut s’aider, aussi, avec la poignée… » Tu parles, encore heureux qu’elle ne lui caresse pas son petit kiki, à son chéri !
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